

Ce jeudi 26 juin 2025, la salle des fêtes du Foirail a accueilli une réunion publique importante dans le cadre de la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Saint-Leu, consacrée à la thématique agricole. Présidée par le maire Bruno Domen, en présence de plusieurs élus, des services municipaux, de représentants des syndicats agricoles et de la Chambre d’agriculture, cette rencontre a réuni de nombreux agriculteurs du territoire venus échanger autour de l’avenir de leurs terres.
Le PLU actuellement en vigueur à Saint-Leu, approuvé en 2007, est aujourd’hui totalement obsolète. En plus de ne plus correspondre aux logiques d’aménagement actuelles et au projet politique porté par la municipalité, il ne prend pas en compte les évolutions législatives majeures intervenues depuis, notamment les lois ALUR, Climat et Résilience, ainsi que les contraintes imposées par des documents d’orientation comme le SAR, le SCoT ou encore le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM).
Le maire a rappelé la volonté de la Ville d’adopter un PLU plus conforme aux enjeux contemporains, en particulier ceux liés à l’agriculture. Un des changements majeurs proposés concerne le reclassement des zones APF (Agricoles à Protection Forte) en zones agricoles, afin de permettre aux exploitants de construire les infrastructures nécessaires à leur activité (hangars, serres, etc.).
Aujourd’hui, ces projets sont souvent bloqués, malgré la possibilité d’obtenir des aides européennes, du fait du zonage trop restrictif.
La nouvelle version du PLU vise donc à libérer ces contraintes tout en préservant les terres agricoles et les milieux sensibles. Les zones APF seront ainsi maintenues sur le littoral (sous la route des Tamarins) et sur les parcelles exposées à de forts risques naturels (érosion, inondation, glissements de terrain).
Autre point soulevé lors de la réunion : le rôle déterminant de la CDPENAF (Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers). À La Réunion, son avis est conforme — et non simplement consultatif comme ailleurs en France. Cela signifie qu’un projet conforme aux règles du PLU peut tout de même être refusé s’il ne reçoit pas l’aval de la commission. Le maire a souligné l’engagement des maires de l’île et l’importance de la mobilisation des parlementaires réunionnais pour faire évoluer ce cadre juridique spécifique.
La révision du PLU s’inscrit dans une logique de co-construction, fidèle à la méthode municipale de dialogue avec les acteurs du territoire. Le maire s’est montré confiant quant à l’aboutissement de la procédure, saluant la qualité du travail mené en lien avec l’État et les partenaires.
Prochaine étape : le passage du projet de PLU en conseil municipal dans les semaines à venir, avant les phases de consultation et d’enquête publique ouvertes à tous.





